Auteur : Jacques Offenbach
Date : 1864
Source d’inspiration : La belle Hélène
Genre : Parodie licencieuse
Titre : Ce n’est qu’un rêve (mouillé)
Mise en situation du pastiche
Hélène dort et le rusé Pâris, déguisé en esclave protecteur de son sommeil, entre dans sa couche. La reine va s’abandonner en croyant que ce qu’elle vit n’est que le rêve sans conséquence que lui a promis son directeur de conscience, le devin Calchas.
LA BELLE HÉLÈNE
Jacques Offenbach
Acte II, Scène 10e
Ce n’est qu’un rêve (mouillé)1
Pâris, dans ses bras, est ce prince qui a choisi Vénus comme étant la plus belle déesse de l’Olympe. Hélène veut savoir ce qui dicta le choix du Troyen …
Ces coquins d’Offenbach, Halevy et Meilhac s’amusaient. Nous aussi,
Duo
Hélène et Pâris
Ensemble
Oui, c’est un rêve, un doux rêve d’amour
On croit dormir, mais on espère
Tirer un coup avant le jour
Tant pis si c’est un adultère
Nous parviendrons tout en rêvant à faire l’amour.
Hélène
Écoute-moi, Pâris, me diras-tu ce soir
Pourquoi Venus ? Je veux savoir
Ce qui dicta ton choix …
Pâris
Elle sut trop bien me plaire …
Hélène
Est-ce vrai que tu as voulu voir son derrière –
Et qu’elle te le montra tout nu ? –
Pâris
Son cul et tous ses orifices.
Couchée, ouvrant pour moi les cuisses
Et je n’eus même pas à le lui demander.
Hélène
Comment put-elle ?
Pâris
Elle put.
Hélène
Tu regardas ?
Pâris
De tous mes yeux.
J’ai vu un petit val inondé de lumière sous un mont
De chairs roses
Hélène (laissant tomber son vêtement de nuit et s’exhibant comme Vénus)
Suis-je aussi belle qu’elle ? Vois ! J’ose …
Ensemble
Oui, c’est un rêve, un doux rêve d’amour
Puisque je dors(elle) – Puisqu’elle dort (lui), pourquoi pas nue
Me (elle) – Se (lui) laisser voir sans mes (elle) ses (lui) atours
Voyons laquelle est plus charnue
La belle Hélène ou la déesse de l’amour ?
Hélène
Qui a le plus beau cul ?
Pâris
Princesse, je t’admire. Et pourtant …
Hélène
Pourtant ?
Pâris
Il y a que
Sur le mont Ida, la déesse
M’invita à m’esbaudir dans ses fesses …
Hélène
Elle se laissa faire ?
Pâris
Non !
Ce n’est pas sa manière. L’immortelle a le don
De s’occuper des hommes sans faire dans la dentelle.
Elle me prit par le vit de sa main adorable, ainsi me permit-elle
Trois fois de pénétrer son con.
Quant à la quatrième ? « Vas où tu veux », dit-elle.
Hélène
Fais de même avec moi. Allons.
Ensemble
Oui, c’est un rêve, un doux rêve d’amour
On ne dort plus, yeux grand ouverts
On se bécote, on baise, on fourre.
Tant mieux si c’est un adultère.
Forniquons ! C’est si bon de se faire l’amour.
1 Est-ce un anglicisme fautif ? Reste que ce calque de wet dream nous semble plus seyant ici que les termes franco-médicaux-moraux de pollution nocturne